Comme vous le savez sûrement, depuis plus d'une semaine, plusieurs centaines de sans-papiers sont en grève pour protester contre l'expoitation dont ils sont victimes. Les choses avancent et la gève fait grand bruit.
Le mouvement a commencé il y a un peu moins de dix jours en région parisienne par une grève d'environ 300 personnes, sans papiers, principalement dans le domaine de la restauration-hôtellerie et s'est rapidement propagée à de nombreuses entreprises en région parisienne toujours. Aujourd'hui, la grève concerne plus de 600 clandestins. Ils ont généralement été embauchés par le biais de faux papiers. Ils cotisent donc comme monsieur tout le monde mais n'ont pourtant absolument aucun droits. Les patrons étant au courant de leurs situation la plupart du temps, les menaces de licenciements ou de délations sont des épées de damoclès permanentes au dessus de la tête de travailleurs immigrés. Une main d'oeuvre en gros bien docile, mais qui a une voix, qui est par le biais de cette grève entendue.
CEPENDANT , les choses ne vont pas si bien , et comme nous le savons tous, nous sommes aujourd'hui en France dans un système de gouvernants-gouvernés facho libéral. La chasse à l'immigré est LA priorité de notre cher Brice et il est pas pret de lacher le morceau.
Où sont les pressions ? et surtout, POURQUOI le gouvernement cèderait aux revendications des grévistes, à savoir une régularisation massive des travailleurs clandestins?
Quelques éléments de réponse :
Certains domaines comme l'hotellerie ou le batiment manquent cruellement de main d'oeuvre. Une bonne dose de travailleurs immigrés régularisés feraient bien l'affaire pour combler ces manques. Mais pourquoi les régulariser puisqu'aujourd'hui ils travaillent, cotisent, et on leur doit rien ? Peut-être parce que leur nombre d'immigrés s'accroit de jour en jour et qu'aujourd'hui on arrive plus à dissimuler ces travailleurs clandestins dans la masse de travailleurs légaux. Du coup la tâche commence à se voir. D'autant plus que cette grève met sur le devant de la scène des gens apparamment bons, qui cotisent, mais qui n'ont rien en échange.
Alors les médias les mettent en scène, et le français moyen prend pitié. L'opinion publique se retourne, mais sans jamais oublier que bien sûr, ces pauvres grévistes constitue l'exception qui confirme la règle de l'étranger voleur, profiteur et mesquin.
Alors les hommes de pouvoir montent au créneau. A l'image d'Adré Daguin, président de l'Union des Métiers de l'Hotellerie, réclamant une régularisation qui, à defaut d'être massive serait au cas par cas, d'un grand nombre de travailleurs sans-papiers afin de combler le manque de main d'oeuvre dans le domaine.
Evidemment, le gouvernement, devant tout ce ramdam ne pouvait plus ignorer lamentablement la grève et les revendications des clandestins. Alors, les promessent fusent. Et la sortie de crise se profile puisque le gouvernement promet des "études positive des demandes de régularisation des grévistes" auprès des préfectures des départements concernés. Mais tout ceci au bon vouloir des préfectures, ce qui m'a fait beaucoup rigolé hier quand j'ai entendu ça à la radio. Dans tous les cas les régularisation se font au bon vouloir des préfets et le gouvernement en faisant cette promesse s'est lamentablement trahi puisqu'il avoue que les régularisations se font AU BON VOULOIR DU PREFET, et donc pas sur des critères objectifs d'intégration sociale ou je ne sais quel autres critère derrière lesquels se cachent les autorités pour justifier les rejets des demande de régularisation...
D'ailleurs la situation a des précédents, où les mêmes promesses avaient été faites et où des centaines de demandes avaient finalement été rejetées, et les immigrés expulsés puisque les administration étaient désormais au courant de leur existence.
C'est un mouvement formidable qui s'est créé ces derniers jours et le gouvernement fait tout pour l'étouffer dans l'oeuf. Bravo à ces quelques clandestins prêts manifester leur rage pour mettre au devant de la scène une situation que eux seuls peuvent mettre en scène de manière véritable.
Si les premiers manifestants n'avaient pas été rejoins par d'autres, ils auraient déjà été expulsés !
Alors ne nous laissons pas amadouer par de viles promesses ! Tant que des CRA existeront, tant que des dizaines d'immigrés chaque jours se feront expulser loin de la France, tant que des frontières existeront aux portes des l'Europe, tant que nous laisserons des gens mourrir pour venir en France, tant que les hommes et les femmes ne circuleront pas librement dans le monde, et tant que la carte d'identité et le passeport ne seront pas abolis, une promesse de régularisation de 600 clandestins ne peut qu'être un leurre minable, de la poudre aux yeux des médias et du citoyen abruti par sa télé.
RESISTONS !
REJOIGNONS LES COLLECTIFS DE LUTTE !
Clément